Le cannabidiol, plus connu sous le sigle de CBD, connaît de nos jours une fulgurante montée en popularité dans toute la France. C’est un phénomène qui est favorisé par le cadre réglementaire le régissant qui s’est assoupli, mais également par le fait que l’Hexagone s’impose comme un leader de la production de chanvre. La demande croît exponentiellement et avec elle, le nombre de points de vente. Les offres se diversifient aussi en permanence, exposant ainsi les consommateurs disposent de nombreux choix. Il faut savoir que ce fameux cannabinoïde non psychoactif est issu du chanvre. Peut-on considérer ce dernier comme étant une plante adaptogène ?
Qu’est-ce qu’une plante adaptogène ?
Utilisées depuis des siècles dans la médecine traditionnelle chinoise, les plantes qualifiées d’adaptogènes ont aujourd’hui le vent en poupe. Surnommées les « superfood », ces plantes médicinales se distinguent par leur capacité à induire dans notre organisme un état de résistance augmentée qui n’est pas spécifique. Comme le précise le site BE Pacifique, cet état-là lui permet d’atteindre naturellement une meilleure résistance et d’être plus résilient face aux différentes situations de stress. Leur pouvoir adaptogène se caractérise notamment par :
- une action normalisante (les adaptogènes boostent significativement les capacités homéostatiques de l’organisme tout en maintenant et en rétablissant l’équilibre dans le corps),
- un effet général (les adaptogènes ne se limitent pas à une pathologie, une fonction physiologique ou un organe spécifique),
- des effets polyvalents (les adaptogènes impliquent une multitude de mécanismes ou d’effets biologiques),
- une réponse non spécifique vis-à-vis des facteurs du stress,
- un impact considérable sur la qualité de vie des patients.
Tout cela explique ainsi pourquoi ces végétaux sont actuellement considérés comme une nouvelle catégorie de régulateurs métaboliques. Puis, d’après les publications du Centre national pour l’information de la biotechnologie, ils représentent une nouvelle classe pharmacologique de médicaments anti-fatigue. Ces derniers visent à accroître aussi bien l’endurance que l’attention d’un individu confronté à une baisse de performance due à la fatigue. Elles contribuent de surcroît à minimiser les troubles/déficiences induits par les situations de stress et qui portent sur la fonction des systèmes immunitaire et neuro-endocrinien.
Le chanvre est-il une plante adaptogène ?
Autrement appelé cannabis sativa L., le chanvre est une plante dont la production est légale en France dans la mesure où la loi en vigueur est respectée. L’Hexagone se place même sur la plus haute marche du podium des pays européens producteurs de cette plante, selon l’EIHA (Association européenne du chanvre industriel). Il est troisième à l’échelle mondiale, derrière la Chine et le Canada. En clair, la France compte 18 000 hectares dédiés à la culture de chanvre et englobe environ 1 300 producteurs. Il est alors compréhensible que le marché français du cannabidiol est, depuis quelque temps, dans une vive effervescence.
Parmi les plantes adaptogènes les plus connues, on compte notamment :
- le ginseng (panax ginseng),
- l’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus),
- la rhodiole (Rhodiola rosea),
- l’ashwagandha (Withania somnifera),
- l’astragale (Astragalus membranaceus),
- le maca (Lepidium meyenii),
- le gingembre (Zingiber officinalis),
- le basilic sacré (Ocimum sanctum, Ocimum tenuiflorum),
- le reishi (Ganoderma lucidum),
- le cordyceps (Paecilomyces hepiali),
- le romarin (Rosmarinus officinalis),
- le bourgeon de cassis (Ribes nigrum),
- le bourgeon de chêne (Quercus robur).
Quoi qu’il en soit, le chanvre est une plante adaptogène, au même titre que celles déjà évoquées précédemment. Cela explique ainsi les multiples propriétés auxquelles le cannabidiol doit son succès actuel dans tout l’Hexagone. Qui plus est, le cannabis sativa L. légal (homologué par l’Union européenne) contient moins de 0,3 % de THC (delta-9-tétrahydrocannabinol). Cette adaptogène peut ainsi moduler notre réponse au stress sans pour autant générer des effets psychotropes. À la différence du cannabis qui demeure jusqu’à aujourd’hui illicite, elle n’altère pas notre manière de penser et de ressentir les éléments qui vous entourent. Elle n’engendre aucun effet euphorique, elle ne provoque pas l’anxiété ni la paranoïa, elle ne fragilise pas l’activité cérébrale, ne présente aucun risque d’accoutumance, etc.
Comment est cultivé le CBD ?
En France, le chanvre légal ne peut être cultivé que par des agriculteurs actifs au sens de la réglementation européenne et nationale en vigueur. Sa culture se fait, soit en extérieur (outdoor), soit en intérieur (indoor), soit sous serre (greenhouse).
La culture outdoor
Cette technique est sans doute la plus ancienne, la plus naturelle, mais aussi la plus écologique puisque l’on se plie à toutes les conditions de Dame Nature. Elle fait intervenir la lumière solaire, l’eau ainsi que les minéraux du sol. Cela permet d’obtenir un chanvre ayant un excellent potentiel génétique et naturellement aromatique. La culture outdoor est aussi moins onéreuse à mettre en œuvre tout en garantissant des rendements relativement généreux. Un bémol existe cependant : les insectes et les aléas climatiques peuvent détériorer la qualité des plants, d’autant que le producteur n’a que peu de contrôle sur la culture.
La culture indoor
La culture de chanvre en intérieur s’effectue au sein d’un immense hangar, permettant ainsi un contrôle parfait sur la production :
- taux de dioxyde de carbone,
- humidité,
- température,
- lumière (lampes LED, HPS, néons, etc.),
- PH,
- nutriments.
Les plantes sont à l’abri des risques météorologiques et des ravageurs. Elles profitent de tout ce dont elles ont besoin pour se développer harmonieusement, sauf de la lumière du jour. La culture indoor permet de ce fait de produire du chanvre de qualité premium et dont la concentration en cannabidiol est plus élevée. Elle requiert toutefois un investissement financier et matériel conséquent. De plus, elle est moins écologique et rime avec rendements plus faibles.
La culture en greenhouse
La culture sous serre est un excellent compromis entre la culture indoor et la culture indoor. Elle permet aux plantes de chanvre de profiter pleinement de la lumière du soleil tout en étant protégées des ravageurs et des perturbations climatiques. Ces végétaux bénéficient en plus des nutriments présents naturellement dans la terre. Chaque nuit, le producteur lance l’éclairage artificiel afin d’optimiser la qualité et la quantité des rendements. Notons qu’un chanvre greenhouse est tout aussi qualitatif que sa variante indoor. Ses fleurs ont de plus l’avantage d’être aussi compactes que volumineuses. En bref, la culture sous-serre est plus chère que la culture en extérieur et est plus respectueuse de l’environnement que la culture indoor.
Utilisez le CBD avec précaution
S’il est vrai que le cannabidiol n’est pas nocif pour la santé, ne crée pas de dépendance et a un potentiel en tant que substance thérapeutique d’après les scientifiques, il doit s’utiliser avec précaution. Il a été constaté qu’en cas d’utilisation abusive, ce cannabinoïde pourrait occasionner de la somnolence, des troubles de la vigilance et des problèmes gastro-intestinaux. Nous pouvons y ajouter :
- des nausées,
- la migraine,
- la baisse de la tension artérielle,
- des vertiges,
- la sécheresse buccale,
- la perte d’appétit.
Le CBD pourrait interagir avec une multitude de médicaments et en modifier les actions ainsi que l’efficacité. Les professionnels déconseillent par ailleurs de fumer de la fleur, des feuilles brutes ou du pollen de CBD, car les poumons en subiront les conséquences tôt ou tard. Cela dit, avant d’utiliser des dérivés de ce cannabinoïde, il est fortement conseillé de demander l’avis de son médecin traitant, surtout dans le cas où l’on souffre d’une pathologie chronique qui requiert la prise régulière de médicaments.
De plus, avant d’acheter d’un produit chargé en cannabidiol, le réflexe que l’on doit avoir est d’en contrôler la légalité. Il convient de vérifier qu’il est issu d’un chanvre autorisé par l’Union européenne. Ensuite, il faut vérifier que son taux de THC est plus bas que 0,3 %. Dans le cas où le produit ne respecte pas ces restrictions, alors on a affaire à du stupéfiant. Il en est de même s’il revendique des allégations thérapeutiques ou s’il fait l’objet d’une opération publicitaire entretenant une confusion entre le cannabidiol et le cannabis.
Puis, pour des raisons évidentes de qualité et de sûreté, on ne doit privilégier que les produits au CBD issus de la culture biologique et qui sont extraits par CO2 supercritique (solvant vert). Le CBD de qualité française est particulièrement prisé.