La Belgique traverse une crise démographique majeure dans le secteur de l’orthodontie. Avec environ 500 orthodontistes pour l’ensemble du territoire, dont la moitié exerce à Bruxelles et en Wallonie, les délais d’attente s’allongent dangereusement. Selon l’Union francophone des orthodontistes de Belgique (janvier 2022), dans les dix prochaines années, 30% des praticiens partiront à la retraite. Cette situation critique confronte le secteur à un défi organisationnel majeur, alors même que la demande de soins ne cesse d’augmenter.
Face à cette pénurie, des structures comme Orthodontie Dian, spécialisée en orthodontie digitale à Bruxelles, développent des solutions technologiques innovantes pour optimiser l’efficacité des praticiens et maintenir l’excellence des soins malgré les tensions croissantes.
Un secteur sous tension démographique alarmante
La Fédération Wallonie-Bruxelles impose un quota de seulement sept diplômés en orthodontie par an (mars 2023), un chiffre dérisoire face aux besoins. Cette restriction s’ajoute à un parcours de formation particulièrement exigeant : neuf années d’études au total, comprenant cinq ans en dentisterie suivis de quatre ans de spécialisation en orthodontie.
Les délais d’attente reflètent cette tension démographique critique. À Bruxelles, où la concentration d’orthodontistes est pourtant la plus élevée, les patients doivent patienter au minimum six mois pour obtenir un premier rendez-vous. Dans certaines régions moins dotées, notamment en province de Luxembourg ou de Namur, l’attente peut s’étendre jusqu’à dix-huit mois, voire deux ans.
Cette situation crée un véritable cercle vicieux. Les longs délais d’attente sont particulièrement problématiques pour les jeunes patients, qui doivent être traités pendant leur période de croissance. Passé le pic de croissance, les traitements deviennent soit chirurgicaux, soit beaucoup plus complexes et coûteux.
L’explosion paradoxale de la demande en orthodontie
Paradoxalement, alors que l’offre de praticiens stagne, la demande de soins orthodontiques explose. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation spectaculaire. Le président de l’Union francophone des orthodontistes de Belgique évoque une explosion des demandes dans la population, avec de plus en plus d’adultes qui n’hésitent plus à franchir la porte des cabinets d’orthodontie (janvier 2022).
La prise de conscience accrue de l’importance de la santé bucco-dentaire joue un rôle déterminant. Les médecins généralistes, pédiatres et ORL redirigent désormais systématiquement leurs patients vers des orthodontistes lorsqu’ils détectent des problèmes d’occlusion dentaire, conscients des répercussions sur l’ensemble du corps humain.
La crise du Covid-19 a également contribué à cette hausse, avec l’explosion du télétravail et des réunions en ligne amenant de nombreuses personnes à découvrir leurs imperfections dentaires à l’écran. Cet effet « miroir » a stimulé les demandes esthétiques, particulièrement chez les adultes actifs. À cela s’ajoute un effet de « cocooning », avec un besoin accru de prendre soin de soi et de sa santé.
Les solutions numériques au service de la productivité
Face à la pénurie de praticiens, la digitalisation s’impose comme une réponse stratégique. Les empreintes optiques 3D et les scanners intra-oraux révolutionnent l’exercice quotidien en orthodontie. Ces technologies permettent de créer des modèles tridimensionnels précis en quelques minutes seulement, éliminant les dés agréments des empreintes traditionnelles en pâte.
L’efficacité de ces outils est remarquable. Une empreinte numérique complète se réalise en cinq minutes maximum, contre quinze à vingt minutes pour une empreinte conventionnelle. Les fichiers numériques sont immédiatement disponibles pour analyse et peuvent être transmis instantanément aux laboratoires, accélérant considérablement le processus de fabrication des appareils.
Selon Mohssin El Hajjaji, président de l’Union francophone des orthodontistes de Belgique, la technologie et la digitalisation permettent aux praticiens de réaliser un travail d’analyse et d’examen beaucoup plus rapide des cas médicaux (janvier 2022). Les plans de traitement virtuels offrent également la possibilité de montrer aux patients une prévisualisation 3D du résultat final, facilitant l’adhésion au traitement et réduisant le temps des consultations.
Orthodontie Dian illustre parfaitement cette transformation digitale. L’entreprise a intégré l’ensemble de ces technologies de pointe dans son parcours patient, permettant d’optimiser chaque étape du traitement sans compromettre la qualité des soins.
L’arrivée des hygiénistes bucco-dentaires comme renfort stratégique
La Belgique a reconnu la profession d’hygiéniste bucco-dentaire comme profession paramédicale par arrêté royal du 28 mars 2018. Cette nouvelle profession représente un levier majeur pour soulager les orthodontistes et améliorer l’accès aux soins préventifs.
Les hygiénistes bucco-dentaires peuvent désormais effectuer des actes essentiellement préventifs en toute autonomie : nettoyage des dents et des prothèses, prise d’empreintes dentaires, fabrication de protège-dents. Sur prescription d’un orthodontiste, ils peuvent également réaliser des détartrages, prendre des clichés radiologiques ou administrer certaines anesthésies locales.
L’arrivée des hygiénistes bucco-dentaires dans les cabinets orthodontiques permettra de déléguer certaines tâches comme la réalisation de radiographies buccales ou d’actes simples, toujours sous la responsabilité du praticien (janvier 2022). Cette délégation libère du temps médical pour les actes à plus forte valeur ajoutée, permettant aux orthodontistes de se concentrer sur les traitements complexes.
La formation des hygiénistes bucco-dentaires s’effectue via un bachelier professionnalisant de trois ans dans l’enseignement supérieur, garantissant des compétences solides. Cette profession en plein développement répond à des besoins croissants et constitue un complément stratégique face à la pénurie d’orthodontistes.
Orthodontie Dian : adapter l’organisation face aux défis démographiques
Pour répondre à la demande croissante tout en maintenant l’excellence des soins, des structures innovantes comme Orthodontie Dian mettent en œuvre des stratégies organisationnelles ambitieuses. La digitalisation complète du parcours patient constitue le socle de cette transformation.
L’entreprise a investi massivement dans les technologies de dernière génération : scanners intra-oraux pour les empreintes optiques 3D, logiciels de planification de traitement ultra-précis, et systèmes de suivi numérique. Cette infrastructure technologique permet de traiter un plus grand nombre de patients sans allonger les délais ni dégrader la qualité des soins.
L’optimisation des rendez-vous représente un autre axe stratégique. Grâce à l’analyse des données et à la prédictibilité offerte par les outils numériques, chaque consultation est exploitée au maximum de son efficacité. Les contrôles de routine peuvent être espacés de manière plus rationnelle, tandis que les interventions complexes bénéficient du temps nécessaire.
L’accord dento-mutualiste 2024-2025 approuvé en Belgique prévoit par ailleurs le doublement des forfaits pour les traitements orthodontiques de première intention, qui passent à 450 euros (décembre 2023). Cette revalorisation substantielle reconnaît la valeur du travail orthodontique et soutient l’accessibilité financière des traitements pour les familles.
Conclusion
La crise démographique que traverse l’orthodontie en Belgique et en France impose une transformation profonde du secteur. Face aux départs massifs à la retraite et à l’insuffisance du nombre de diplômés, l’innovation technologique et l’arrivée de nouvelles professions paramédicales offrent des pistes concrètes pour maintenir l’accès aux soins. Des structures comme Orthodontie Dian démontrent qu’il est possible de conjuguer excellence médicale et efficacité organisationnelle grâce à la digitalisation. L’enjeu des prochaines années sera de généraliser ces bonnes pratiques tout en augmentant significativement les quotas de formation pour assurer la pérennité de cette spécialité essentielle à la santé bucco-dentaire de la population.








