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Quels examens pour diagnostiquer les maladies de la rétine ?

Juin 23, 2025

Derrière un flou passager ou une image qui se déforme discrètement, se cache parfois bien plus qu’un simple défaut visuel. Les maladies de la rétine avancent souvent masquées, et lorsqu’elles se révèlent, le temps joue rarement en votre faveur. C’est pourquoi il ne faut pas se contenter d’une paire de lunettes flambant neuve. Un suivi régulier chez un ophtalmologiste reste la seule voie fiable pour préserver votre vision. Entrons dans le vif du sujet.

Les principales pathologies rétiniennes et leur manifestation

La rétine, fine membrane tapissant le fond de l’œil, joue un rôle fondamental dans la perception visuelle. Lorsqu’elle se dégrade ou se décolle, les répercussions sur la vision peuvent être brutales. Mais toutes les maladies rétiniennes ne se manifestent pas avec la même intensité.

La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA) représente la cause la plus fréquente de perte de vision chez les plus de 65 ans. Elle touche la macula, zone centrale de la rétine, indispensable à la vision fine. Le quotidien en pâtit rapidement : lecture, reconnaissance des visages, conduite, tout devient imprécis.

Autre situation d’urgence, le décollement de rétine. Il survient souvent après des signes d’alerte tels que des flashs lumineux ou des corps flottants (les fameuses « mouches volantes »). Ignoré, ce décollement peut entraîner une perte de vision irréversible. Il existe également des pathologies rétiniennes d’origine diabétique, comme la rétinopathie diabétique, silencieuse dans ses débuts, mais capable de provoquer des hémorragies ou des œdèmes dans la rétine. Les personnes diabétiques doivent donc impérativement inclure un dépistage ophtalmologique dans leur parcours de soins.

Enfin, certaines myopies sévères peuvent, elles aussi, favoriser des altérations rétiniennes. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’un défaut de réfraction important soit accompagné d’autres troubles, nécessitant une prise en charge spécialisée. Pour les défauts de réfraction, c’est précisément dans ce cadre que l’on peut envisager une chirurgie de la myopie, lorsque le patient présente une gêne visuelle durable malgré les corrections optiques classiques.

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Découvrez les examens courants : OCT, fond d’œil, angiographie…

Face à une suspicion de pathologie rétinienne, l’ophtalmologue dispose d’un arsenal d’examens de plus en plus précis et non invasifs. Chacun d’eux a pour but de fournir une image détaillée de la rétine, de ses structures, de son irrigation, et de ses éventuelles lésions.

Le fond d’œil, souvent réalisé après dilatation de la pupille, offre une première vision directe de la rétine. C’est grâce à cet examen que l’on peut détecter des hémorragies, des exsudats, des anomalies vasculaires ou des zones de décollement.

L’OCT (Tomographie par Cohérence Optique) vient affiner le diagnostic. Il s’agit d’un scanner rétinien extrêmement précis qui permet de visualiser en coupe les différentes couches de la rétine. Cet examen est particulièrement précieux pour suivre l’évolution de la DMLA ou d’un œdème maculaire.

Dans certains cas, une angiographie à la fluorescéine est nécessaire. Après injection d’un colorant dans la circulation sanguine, une série de clichés est prise pour observer la vascularisation de la rétine. L’angiographie met en lumière les fuites, les occlusions ou les néovaisseaux, autant de signes caractéristiques de pathologies comme la rétinopathie diabétique ou la DMLA humide.

D’autres techniques plus spécifiques peuvent être utilisées selon les cas :

  • autofluorescence,
  • électrorétinogramme,
  • imagerie multimodale en centre spécialisé.

Tous ces examens ne prennent leur pleine valeur que dans les mains d’un ophtalmologue formé, capable de les interpréter dans un contexte clinique précis.

Anticipez les signes précoces avec un dépistage régulier

Certaines maladies oculaires progressent en silence, sans provoquer de douleur ni de symptômes nets. C’est précisément ce qui les rend redoutables. La clé, vous l’aurez deviné, repose sur un dépistage régulier.

Pour les patients diabétiques, la surveillance de la rétine ne se discute pas. Elle doit s’inscrire dans un protocole annuel, avec des examens systématiques, même en l’absence de plainte. Le suivi peut être facilité par des dispositifs de télé-ophtalmologie, qui permettent un dépistage à distance dans des territoires moins bien dotés en spécialistes. Contrairement à une téléconsultation généraliste, ici les clichés sont analysés par des ophtalmologistes qualifiés, garantissant une rigueur diagnostique équivalente à celle d’un examen en cabinet.

Chez les personnes âgées, une consultation annuelle permet de repérer les premiers signes de la DMLA, avant même que le patient ne perçoive une déformation de la vision. L’utilisation d’une grille d’Amsler à domicile peut aussi alerter sur l’apparition de métamorphopsies.

Enfin, les personnes très myopes (au-delà de -6 dioptries) doivent être suivies de manière rapprochée. Leur rétine, plus étirée, est plus fragile et plus exposée aux déchirures ou aux décollements.

Le rôle clé de l’ophtalmologue dans la détection

L’ophtalmologue reste le seul professionnel habilité à poser un diagnostic oculaire complet. Chez un ophtalmologue, l’examen de la réfraction n’est qu’une étape. Il s’accompagne systématiquement d’une évaluation de l’état du segment postérieur de l’œil, là où se loge la rétine. L’interprétation des examens comme l’OCT ou l’angiographie ne peut se faire sans une connaissance approfondie des pathologies oculaires et de leurs évolutions.

L’ophtalmologiste joue également un rôle central dans la coordination des soins. En cas de DMLA humide, par exemple, il peut mettre en place rapidement un protocole de traitement par injections intra-vitréennes.

Sa formation lui permet aussi d’accompagner les patients dans des décisions plus lourdes, comme celle d’une intervention en cas de cataracte. Contrairement à une idée reçue, il n’existe aucun traitement médicamenteux pour cette pathologie. La seule solution reste chirurgicale, comme l’indique la fiche de consentement de la Société Française d’Ophtalmologie. L’ophtalmologue guide ici le patient, l’oriente vers un centre adapté, et assure le suivi post-opératoire.

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Accédez à un parcours de soins structuré et rapide

Face à la montée en flèche des besoins visuels, de nombreux centres spécialisés ont vu le jour, rassemblant ophtalmologues, orthoptistes et assistants médicaux. Cette organisation permet de fluidifier les prises en charge, de réduire les délais d’attente, et de proposer des examens de qualité dans des délais raisonnables.

Le parcours de soins commence souvent par un pré-examen réalisé par un orthoptiste, suivi d’une analyse détaillée par un ophtalmologue. Les clichés OCT, les fonds d’œil ou les angiographies sont disponibles sur place. En cas de pathologie avérée, le patient est orienté rapidement vers un spécialiste. Certaines structures proposent aussi un suivi personnalisé pour les patients chroniques, avec rappels de rendez-vous et accès à un dossier partagé.

Dans certaines régions, la télé-ophtalmologie permet d’inclure des patients isolés dans ce circuit. Les clichés sont réalisés en pharmacie ou en maison de santé, puis interprétés à distance par des ophtalmologues. Cette approche garantit un dépistage équitable, même en dehors des grandes villes.

Les structures les plus complètes proposent également une prise en charge de la vision réfractive. Dans ce cas, une évaluation rigoureuse précède tout geste chirurgical.